Immersion dans
la culture crie

« Pendant des milliers d’années, notre identité a été façonnée par notre relation avec la terre et les animaux ainsi que nos relations les uns aux autres. Le défi auquel nous faisons face aujourd’hui est de maintenir notre identité crie dans un monde en constante évolution. La culture et l’identité sont des éléments fondamentaux et font, par conséquent, parties de nos préoccupations principales. Le rythme accéléré du changement et de nombreux projets importants ont ébranlé et affaibli notre culture et affecté notre identité ».

« La langue crie est bien vivante et est parlée par presque tous les Cris ».
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Vision crie du Plan Nord, février 2011

Les Cris occupent Eeyou Istchee (terre du peuple) dans la région de la Baie-James du Nord québécois depuis presque 5 mille ans. Ils habitent le long des rivières et autour des lacs de l’extrémité sud-est de la Baie-James. Notre mode de vie traditionnel est fondé sur la chasse, la pêche et le piégeage.

À titre de peuple nomade de chasseurs – Ndooheenou – les Cris se déplaçaient en suivant le cours des saisons et les migrations animales. La période printanière de chasse à la bernache (fin avril et début mai) est une des importantes activités traditionnelles au sein des communautés; elle permet à toutes les familles de renouer avec le mode de vie nomade pendant deux semaines. Il y a également une période de chasse en automne pendant laquelle les communautés côtières chassent la bernache et les communautés situées à l’intérieur des terres chassent l’orignal. En été, c’est la pêche qui bat son plein dans les baies et les estuaires de la région. Vers la fin de la saison estivale vient le temps tant attendu de la cueillette des baies et autres petits fruits ainsi que des plantes qui servent non seulement d’aliments mais d’ingrédients pour les remèdes médicinaux et les teintures.

Les aliments traditionnels occupent toujours une place de choix au sein des fêtes communautaires et des rassemblements culturels. Ces aliments sont depuis toujours associés à un mode de vie sain en raison non seulement de l’effort physique qu’exige la chasse et du temps passé à l’extérieur en compagnie de la famille mais également du fait de leur préparation naturelle sans ingrédients transformés.

L’une des traditions sacrées que l’on retrouve au sein des communautés cries est la cérémonie des premiers pas lors de laquelle les enfants âgés d’à peu près un an prennent leurs premiers pas à l’extérieur du tipi. Les filles portent des vêtements traditionnels féminins d’antan, tiennent des haches artisanales en bois et portent sur le dos des fagots de branches. Les garçons sont habillés en chasseurs avec sacs à dos et armes à feu. Selon la communauté, l’enfant est mené à l’extérieur du tipi par ses parents ou un autre membre de la famille. La sélection de la personne qui accompagne l’enfant lors de la cérémonie est marquante car cette personne est appelée à accompagner l’enfant pendant toute sa vie.

Bien que quelques Cris gagnent toujours leur vie grâce au piégeage, à la chasse ou à la pêche, la vie a changé de façon significative pour les chasseurs et les trappeurs. Le paysage a connu d’énormes changements en raison initialement de la construction d’installations hydro-électriques et de routes et, plus tard, des activités d’exploitation minière et forestière. Ces changements ont eu un impact sur la vie quotidienne au sein de la Nation crie. Depuis la signature de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois en 1975, le mode de vie des Cris a changé de façon radicale. La Nation crie est devenue une force politique qui permet à ses membres de bénéficier des atouts de la vie moderne, particulièrement en ce qui a trait à la santé, l’éducation, l’économie et le logement, tout en défendant les traditions cries, la langue crie et le développement communautaire.

« Pendant des milliers d’années, nous avons vécu de la chasse, de la pêche et du piégeage. Les valeurs qui nous ont guidés sont le respect et la gratitude, envers la terre et tout ce qu’elle renferme, envers nos familles et ceux qui nous ont précédés et envers le créateur pour tout ce que nous avons reçu.

De plus, certaines valeurs ont été et demeurent fondamentales : le courage, la patience, le partage et l’autonomie ».